Yponomeuta
À Bessans (73480), en Haute Maurienne, un groupe de merisiers
s'était dévêtu en plein cœur du mois de juillet de tout son feuillage...
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Le responsable de cette désolation est un minuscule papillon blanc taché de noir,
appelé Hyponomeute (Yponomeuta sp.), dont l'aspect innocent ne trahit pas
les dommages qu'il peut commettre.
Le genre
Yponomeuta compte un bon millier d'espèces décrites
à l'échelle mondiale (voir la
page Wikipedia
qui lui est consacrée), mais seulement une dizaine en Europe. Compte tenu de l'arbre
lui servant d'hôte (le merisier,
Prunus padus), il n'est pas déraisonnable de considérer qu'il s'agit de
Yponomeuta evonymella (voir la
page de l'espèce
sur l'encyclopédie Wikipedia), même si l'examen des genitalia est nécessaire pour
distinguer entre les espèces possibles. En particulier, le nombre et la position
des points ne constituent pas un critère de diagnostic.
Les chenilles de ce papillon ont pour caractéristique de vivre dans un cocon collectif qu'elles tissent dans l'arbre où elles sont nées.
Elles y dévorent soigneusement toutes les feuilles qui sont à leur portée.
Après quoi vient le temps de la nymphose. Elles forment alors des cocons individuels au sein même du cocon collectif où elles ont grandi.
Lorsque les imagos émergent des cocons, il leur faut un certain temps pour que les ailes deviennent fonctionnelles. Ce qui donne l'occasion de voir les ailes postérieures de couleur gris plomb.
Les adultes peuvent également s'observer sur d'autres plantes.
Parfois extrêmement occupés à la propagation de leur patrimoine génétique.
Cependant, la vitalité des merisiers est telle qu'ils s'empressent de produire de nouvelles feuilles dès que l'attaque a diminué d'intensité.
En été 2013, j'ai eu l'occasion de revenir au même
endroit et j'ai pu malheureusement constater que mes commentaires optimistes ci-dessus
étaient totalement déplacés. La photo ci-dessous a été prise au même endroit, selon
le même angle. Il est vrai que nous étions à la fin août au lieu de la mi-juillet.
Mais on peut malheureusement constater que si l'arbre n'est pas pratiquement mort,
toute son énergie est consacrée à produire de nouvelles feuilles, si bien qu'il ne peut
plus y avoir de production de fruits.
On observe toujours des cocons collectifs, mais cette fois ils n'englobent plus une branche, mais la totalité de l'arbre, tronc compris.
L'aspect de l'arbre ne permet plus d'être optimiste...
Quelques années plus tard, tout est fini. Un jeune Alnus incana tente de pousser à sa place. Auriez-vous imaginé que des papillons puissent tuer un arbre ?
Ces photos ont été réalisées en juillet 2007, août 2013 et août 2017.
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Dernière mise à jour : février 2023
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